Indicateurs – Statuts des espèces de Bourgogne-Franche-Comté

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Descriptif

Analyse des statuts biogéographiques, de menaces et de protections de la faune, de la flore et de la fonge en Bourgogne-Franche-Comté (BFC).

Cet indicateur fait partie de l’Orientation A : “Préservation et reconquête de la Biodiversité” de la Stratégie Régionale pour la Biodiversité.


Mise à jour en 05/2024  —  ⌛ 10 min 


Sommaire

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— Contexte —

Les activités humaines exercent de nombreuses pressions sur les espèces et les milieux naturels : fragmentation et destruction des espaces naturels, surexploitation des ressources, changement climatique, pollutions et espèces exotiques envahissantes.
Ces pressions provoquent un effondrement de la biodiversité à l’échelle mondiale : un rapport de la Plateforme Intergouvernementale sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques (IPBES), publié en 2019, fait état d’un million d’espèces menacées d‘extinction dans le monde.

Cette page indicateurs a pour objectif de présenter les différents statuts qui caractérisent nos espèces afin d’évaluer les efforts de conservations et les stratégies à mettre en place pour protéger la biodiversité.

1. Les chiffres clés

Télécharger les images du carrousel : (1) Espèces connues et répertoriées, (2) Espèces évaluées et menacées, (3) Proportion d’espèces protégées, (4) Espèces menacées (Monde), (5) Espèces concernées par un PNA, (6) Espèces introduites et EEE

2. Clés de compréhension

Suite à l’acquisition massive d’informations, tant en ligne que sur le terrain, le désir ou le besoin de partager ces connaissances se confronte rapidement à l’exigence de parler un langage commun et de disposer de référentiels standards. Dans le domaine des familles d’espèces animales et végétales, ces référentiels sont essentiels pour organiser et clarifier la diversité des noms et des statuts utilisés.

Cliquez sur les titres pour dérouler les informations

3. Explorons les statuts

Pour information, les types de statuts présentés sont ceux-ci : espèces menacées, protégées, introduites.

Les espèces menacées en BFC

En 2024, au moins 10% des 20 226 espèces recensées en BFC sont menacées.

Une espèce menacée ou espèce en voie d’extinction/disparition, est une appellation générique qui s’utilise pour les espèces susceptibles de disparaître dans un avenir proche. Plus spécifiquement, il s’agit d’un statut de conservation utilisé par la Liste rouge de l’UICN pour regrouper les catégories « en danger critique », « en danger » et « vulnérable ».

Une méthode scientifique éprouvée permet de décliner la Liste rouge de l’UICN aux échelles européennes, nationale et régionale. Les Listes Rouges établies par des acteurs régionaux permettent de dresser un état des lieux de la biodiversité à l’échelle du territoire, en caractérisant le degré de menaces qui pèse sur les groupes d’espèces étudiés (taxons).

Situation mondiale

44 016 espèces sont classées menacées dans la dernière édition de la Liste rouge mondiale (version 2023.1), sur les 157 190 étudiées.

Parmi ces espèces, 41% des amphibiens, 12% des oiseaux et 26% des mammifères sont menacés d’extinction au niveau mondial. C’est également le cas pour 37% des requins et raies, 36% des coraux constructeurs de récifs et 34% des conifères.

Dans cet état des lieux, la France figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées : au total, 2 268 espèces menacées au niveau mondial sont présentes sur son territoire, en métropole (chiffres) et en outre-mer (chiffres).

En BFC on peut trouver 133 espèces menacées dans le monde.

En France, l’élaboration de la Liste Rouge est mise en œuvre par le MNHN, l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Comité français de l’UICN, en collaboration avec de nombreuses organisations et avec l’appui d’un large réseau d’experts. Depuis 2008, plus de 500 experts ont contribué à l’évaluation du statut des espèces en France.

Listes rouges régionales

Il existe des déclinaisons régionales de ces listes rouges. Elles sont produites en suivant les préconisations de l’UICN et validées par le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN). Les Listes rouges régionales ont été réalisées à l’échelle des anciennes régions Bourgogne et Franche-Comté. Elles ne sont donc pas encore uniformisées pour la nouvelle région. Elles seront à terme révisées pour être représentatives de la BFC.

Dans le cadre de cette page indicateurs, nous parlerons d’un “statut de conservation à l’échelle régionale”. Le statut d’une espèce menacée est calculé selon son statut de conservation le plus défavorable des différentes Listes Rouges.

Pourcentage des espèces menacées en BFC selon leur statut



Une portion d’espèces menacées (catégories CR, EN et VU) indique un important risque d’extinction au sein du groupe taxonomique évalué.

Ainsi, au-delà de ces chiffres globaux, cet indice montre que certains groupes taxonomiques sont plus menacés que d’autres : les oiseaux nicheurs, les amphibiens et les mousses sont les taxons présentant le plus fort taux de menace avec des proportions d’espèces menacées autour de 37 %.

À l’inverse, certains taxons ne semblent pas trop menacés comme les mollusques ou les arachnides.

Notons toutefois que certains taxons, comme les oiseaux, disposent d’un niveau de précision des connaissances sur l’état des populations plus important que pour d’autres, comme les insectes par exemple. Cela peut influer sur la catégorisation de certaines espèces, qui peuvent être considérées comme menacées à la faveur de suivis plus précis. Les comparaisons brutes des proportions d’espèces menacées entre les taxons doivent donc être prises avec précaution.

Espèces menacées par taxon

L’indice « Part des espèces menacées sur le territoire régional » s’appuie sur les résultats des Listes Rouges régionales des ex-régions administratives Bourgogne et Franche-Comté, établies selon la méthodologie proposée par l’UICN.
Les listes rouges utilisées ont été réalisées entre 2013 et 2020 par des associations naturalistes de chaque ex-région, et concernent les taxons suivants : amphibiens, champignons, chiroptères, écrevisses, flore vasculaire, papillon de jour, mammifères (hors chiroptères), odonates (libellules), oiseaux, poissons et reptiles.

Toutefois, certaines Listes rouges n’existent pas encore pour les deux ex-régions : en Bourgogne, il n’existe pas encore de Liste Rouge pour les poissons et les champignons, tandis qu’en Franche-Comté, il n’y a pas de Liste Rouge validée pour les mammifères, les chiroptères et les écrevisses. Seules les espèces considérées comme indigènes (présentes sur le territoire avant 1500) sont prises en compte pour l’évaluation sur la Liste rouge. Les espèces introduites sont classées dans la catégorie « non applicable » (NA).

plante carnivore

Les espèces protégées en BFC

Drosera intermedia Hayne

La protection règlementaire des espèces reste une réponse efficace face aux pressions qu’elles subissent, tant en métropole que dans les outre-mer, à condition qu’elle soit effectivement appliquée.

Serge Muller, Président du Conseil national de la Protection de la Nature et professeur au Muséum national d’Histoire naturelle

Les Plans Nationaux d’Actions

Les Plans Nationaux d’Actions (PNA) en faveur des espèces s’appuient sur la loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Ils revêtent une ambition opérationnelle et un ancrage territorial pour assurer le rétablissement puis la conservation des populations d’une ou de plusieurs espèces. Il en existe 70 en France plus 11 en préparation. La région BFC est concernée par 22 d’entre eux dont 4 en tant que coordinatrice nationale (Lynx, Grand tétras, Saxifrage, Chauves-souris).

Les espèces introduites en BFC

Qu’est ce qu’une espèce introduite ?

Une espèce introduite est formée d’individus déplacés volontairement ou accidentellement en dehors de son aire de répartition naturelle. Lorsque ces derniers prolifèrent et altèrent le fonctionnement d’un écosystème, l’espèce devient envahissante. Si pertes économiques ou risques sanitaires en découlent, elle devient préoccupante. Pour limiter les dégâts potentiels, il faut prévenir l’arrivée et la colonisation de nouvelles espèces grâce à une action de surveillance.

Toutes les espèces introduites ne sont pas envahissantes, schématiquement 1 espèce sur 1000 le devient. Quatre étapes décrivent le processus invasif :

  1. L’introduction : une espèce arrive sur un territoire dont elle n’est pas originaire
  2. L’acclimatation : l’espèce survit sur son nouveau territoire
  3. La naturalisation : l’espèce se reproduit sur son nouveau territoire
  4. L’expansion : l’espèce colonise ce territoire et s’étend, au détriment d’espèces locales qu’elle va supplanter voire totalement éradiquer.

Ces étapes peuvent se dérouler sur un temps assez long, l’espèce restant « discrète » pendant une période donnée, puis connaître une phase rapide d’expansion à la faveur de modifications diverses (climat, ressources, etc.).

< Ambroisie à feuilles d’Armoises

L’introduction volontaire d’espèces par l’Homme, qu’elle soit motivée par des besoins économiques, esthétiques ou récréatifs, a souvent des conséquences écologiques significatives. Ces introductions, qu’elles soient intentionnelles ou accidentelles, peuvent perturber les équilibres écologiques locaux, entraîner la compétition avec les espèces indigènes, et parfois conduire à des impacts environnementaux négatifs. La gestion attentive de ces introductions est cruciale pour atténuer les risques potentiels et préserver la biodiversité.

Zoom sur l’Ecrevisse à Pinces Bleues

L’Écrevisse à pinces bleues est la 10ème espèce d’écrevisse envahissante répertoriées en France et la 6ème en BFC. De la famille des Cambaridés, elle est originaire du continent américain. Découverte dans l’Yonne en 2021, elle présente un potentiel invasif fort. Elle est porteuse saine de la peste des écrevisses. Son aire de répartition icaunaise n’est pas encore connue exactement.

“1ère population connue en France dans un plan d’eau de l’Yonne”

Ecrevisse à pinces blues – crédit : Melodie Tort OFB >

Ecrevisse à pinces blues - crédit : Melodie Tort OFB

4. Le SINP Régional Sigogne

Le Système de l’Inventaire du patrimoine naturel constitue le volet «nature, biodiversité et paysages» du système d’information global relatif à l’environnement.

« Dispositif partenarial entre le ministère chargé de l’environnement, les associations, les collectivités territoriales, les établissements publics ou privés, les services de l’État, etc., il vise à structurer les synergies et les coopérations entre les acteurs œuvrant pour la production, la gestion, le traitement, la valorisation et la diffusion des données relatives à l’inventaire du patrimoine naturel institué en application de l’article L. 411-1 A du code de l’environnement. » (Schéma métier du SINP)

En BFC, cette mission est confiée à l’ARB BFC et la plateforme s’appelle Sigogne.

Au total, environ 12 millions de données sont recensées sur la plateforme Sigogne soit presque 10% du SINP National. Toutes les données ne sont pas comptabilisées dans le graphique ci-dessous car il ne prend pas en compte les “données d’absences”. En écologie, reconnaître l’absence d’observations d’espèces est important car cela suggère qu’une espèce que l’on s’attendrait à trouver à cet endroit, n’a pas été observée lors de l’étude actuelle. Noter cette absence nous incite à nous poser les bonnes questions sur les raisons possibles de cette absence et sur l’état de l’écosystème.

Parcourir les données d’espèces grâce au Géoviz Sigogne

UNE DYNAMIQUE PARTENARIALE
Les chefs de file